mardi 2 novembre 2010

Santé et Justice collaborent pour une meilleure santé en prison - CareVox

Les rapports rendus ces dernières années tant par la France que par les institutions européennes ont dressé un portrait affligeant des prisons françaises, notamment sur les questions d’hygiène et sur la proportion très élevée de troubles mentaux. Les ministères de la Justice et de la Santé vont donc unir leurs forces pour tenter d’améliorer les soins en prison.

Dans les prisons françaises, les problèmes de santé sont infiniment pires que du bon côté des barbelés. Sida, hépatites, troubles mentaux, tuberculose et addictions diverses s’y répandent dans des proportions folles, accompagnant un taux de suicide multiplié par six. De fait, les ministères de la Santé et de la Justice se sont associés le 28 octobre dernier dans le but d’enrayer ce phénomène. La place Vendôme et l’avenue Ségur ont présenté un plan assorti d’un chèque de 300 millions d’euros, destinés à améliorer la santé des détenus. Nom de l’opération ? Le « plan d’actions stratégiques 2010-2014 ».

En le présentant aux journalistes, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie ont vanté « une collaboration inédite » entre leurs deux services. En constatant avec amertume « la prévalence élevée de pathologies comme le virus du sida ou l’hépatite C en raison de la surreprésentation des consommateurs de drogue par voie intraveineuse derrière les barreaux », Roselyne Bachelot a insisté sur le fait que « les personnes incarcérées doivent bénéficier de la même qualité et de la même continuité de soins que le reste de la population ». De son côté la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a regretté le niveau « dramatique » des affections mentales et du nombre de suicides, malgré l’entrée en action d’un plan de lutte contre les suicides en prison en août 2009.

Le plan présenté cette semaine prévoit des mesures concrètes, telles que la distribution de gel et préservatifs pour se prémunir des infections, un dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, des examens bucco-dentaires et la mise en place d’une télémédecine. François Bès, porte-parole de l’Observatoire International des Prisons (OIP), s’est félicité que « pour la première fois depuis la réforme de 1994 qui a transféré au ministère de la Santé la prise en charge sanitaire des détenus, on a un vrai plan d’envergure avec des mesures significatives ». Au 1er septembre 2010, la France comptait 60 789 détenus, dans près de 200 établissements.

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